mardi 27 avril 2010

Restos : le cœur plus gros



Les bénévoles de l'œuvre de Coluche auront servi 50 000 repas en quatre mois FECAMP.Ce n'est pas demain la veille que les Restaurants du cœur mettront la clé sous la porte. Au contraire, les bénéficiaires sont de plus en plus nombreux.

«La campagne d'hiver s'achève, mais nous pensons déjà à la suivante, celle de 2010-2011. L'idéal serait de travailler avec des réfrigérateurs supplémentaires. Alors, si quelqu'un voulait bien répondre à notre appel… » Responsables de l'antenne fécampoise des Restos du cœur, Marie Pestis et Fernand Sénécal ne sont pas prêts à baisser les bras. Même si d'ici deux semaines, la saison 2009-2010 des Restos sera close.

Au contraire, car tout indique que les besoins de l'hiver prochain seraient au moins identiques, si ce n'est supérieurs… Déjà, on peut estimer que cette campagne-ci enregistre une activité accrue de l'ordre de 10 % par rapport à la précédente.
« En dix-sept semaines, depuis début décembre, nous aurons distribué un total de 50 000 repas, comptabilise l'équipe dirigeante. Les trente-cinq bénévoles ont accueilli 500 demandeurs, soit environ 220 familles, à raison de trois distributions la semaine, qui représentent 3 à 4 tonnes de nourriture. » Ces chiffres parlent d'eux-mêmes.
Par ailleurs, les bénévoles sont confrontés à des situations différentes. Ils remarquent un renouvellement avéré de la population concernée.

Isolés ou en couples
On note un afflux visible de personnes seules et de couples avec un ou deux enfants. D'autre part, certaines demandes d'aide sont dites ponctuelles, c'est-à-dire ramassées sur quelques semaines seulement.
« Il peut s'agir de difficultés financières survenues entre des indemnités Assedic et le RSA, ou bien le temps qu'un dossier de surendettement aboutisse. Pour autant, nous aurons reçu de nouveaux bénéficiaires jusqu'au bout de l'hiver : ces jours-ci, des gens brutalement plongés dans les problèmes, ou bien qui n'avaient pas osé frapper à notre porte jusque-là… »

Campagne d'été
« Les difficultés matérielles vont de pair avec une grande détresse morale, s'accordent Marie Pestis et Fernand Sénécal. Nous ne nous contentons pas de donner à manger, des vêtements et des produits pour bébé et un peu de mobilier. Nous effectuons aussi un suivi social en remettant les gens dans le circuit de la solidarité, en les conseillant, en les orientant… »
La fin mars ne signifie pas pour autant une suspension de l'activité des Restos du cœur. Dans les coulisses, on prépare les jouets pour Noël 2010. Et du printemps à l'automne, des repas continuent à être distribués. Les bénéficiaires sont parmi les plus déshérités, à la moitié du barème minimum pour entrer aux Restos.
Pierre-Georges CANU

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